Grande Guerre : Louis Pergaud et Roland Dorgeles
Retrouvez les podcasts des "Inédits de la Grande Guerre" sur le site de STATION SIMONE
Episode 6 : "Rien ne vaut la Bourgogne."
Alors que les Poilus bourguignons sont ballottés au gré des affectations, des ordres et des contre-ordres, plus d'un pense avec nostalgie à sa chère Bourgogne !
Retrouvez ces inédits lus par Edouard Bouyé, directeur des Archives départementales de la Côte d'Or sur STATION SIMONE.
Bourgogne et Franche-Comté : une occasion de vous présenter le Carnet de guerre de Louis PERGAUD publié pour la première fois en intégralité en ... 2011 !
Carnet de guerre, de Louis Pergaud. Éditions établie par Françoise Maury. Suivi d'Un tombeau pour Louis Pergaud, par Jean-Pierre Ferrini. Le Mercure de France, 158 p., 6,80 €.
Louis PERGAUD, né en 1882 à Belmont près de Besançon (Doubs), passe la première partie de sa (courte) vie dans sa Franche-Comté natale où il fut instituteur et eut tout le loisir d’observer le langage et les jeux des gamins que l’on retrouve dans La Guerre des Boutons (qu’il écrit cependant à Paris en 1912), et la vie des bêtes dans De Goupil à Margot, prix Goncourt 1910 (opposé à Colette et Apollinaire …). Le Roman de Miraut, chien de chasse paraît en 1913.
Il est mobilisé le 3 août 1914 et, bien que pacifiste et antimilitariste, il part tout de même dans l’enthousiasme, comme tant d’autres. Mais il déchante vite. Dès le 1er jour de sa mobilisation il note sur son carnet au jour le jour et presque toujours dans l’urgence sa vie de Poilu.
Son carnet s’arrête au 6 avril 1915. En effet le 7 avril 1915, il écrit à sa femme : « Je te conterai plus tard des histoires émouvantes et terribles, et gaies aussi …En attendant, il faut s’armer de patience et de courage. »
Dans la nuit du 7 au 8 avril 1915, dans le secteur des Eparges, l’ordre arrive d’attaquer la cote 233. Louis PERGAUD dirige le peloton de tête. Au matin, il est porté « disparu ». Il avait 33 ans.
Fiche militaire de "Louis PERGAUD porté disparu" ici :
Son corps n’a jamais été retrouvé, cependant on en sait peut-être davantage aujourd’hui sur les circonstances exactes de sa mort.
Pour en savoir davantage, voir le chapitre « mort » ainsi que les notes d’y rapportant de cet article : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Pergaud
On peut penser que les notes laconiques et crues du Carnet de PERGAUD étaient destinées à être reprises ultérieurement sous une forme plus élaborée.
Pour en savoir davantage sur le Carnet de guerre de Louis Pergaud, lire des commentaires et divers liens, je vous recommande le site Babelio :
https://www.babelio.com/livres/Pergaud-Carnet-de-guerre-suivi-deUn-tombeau-pour-Louis-/317700
Et puisque "Rien ne vaut la Bourgogne", une occasion de revenir sur un livre célèbre qui a été écrit à Longvic (Côte d'Or)

Car ce n'est pas un hasard si le collège de Longvic (21355) s'appelle Roland DORGELES.
Roland DORGELES (1885-1973), qui vivait à Paris dans le quartier de Montmartre, s'engage en 1914, rejoint en 1915 l’aviation française et devient instructeur. Il loge au 9, route de Dijon à Longvic, et entre deux séances d'instruction, il travaille à son roman Les Croix de bois qu'il termine en 1917.

En cliquant sur ce lien vous découvrez la plaque commémorative (au-dessus d'un commerce d'optique)
Le roman Les Croix de bois paraît après guerre,en 1919, reçoit le prix Femina après avoir manqué de peu le prix Goncourt qui est attribué à A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel PROUST par 6 voix contre 4 ...
Six voix d'un jury qui a fort heureusement décelé tout ce que PROUST avait de novateur, car même si le roman de Roland DORGELES est un témoignage poignant de la Grande Guerre vécue au jour le jour, le style en lui-même n'apporte rien de vraiment nouveau. Mais ce livre le rend immédiatement célèbre.
En plus des Croix de bois Roland DORGELES consacre quatre ouvrages à l'épreuve de la guerre et des tranchées, dans des genres très divers !
La machine à finir la guerre (1917)
La Cabaret de la Belle Femme (1919)
Saint Magloire (1922)
Le Réveil des Morts (1923)
il entre ...à l'Académie Goncourt en 1929 et écrit de très nombreux romans, reportages, récits de voyages.
Une citation : "Serons-nous jamais lavés de tant de souffrance ?"
cliquez sur la flèche pour découvrir les 5 couvertures.
Le pont de Longvic : la plaque se trouve à droite de l'enseigne bleue que l'on aperçoit tout à fait à droite de la photo.